Message d'espoir au moment du passage à la nouvelle année...
Je tiens à témoigner d'une belle expérience espérance. Bien sûr, les médias ne nous annoncent que des scénarios catastrophes à longueur de temps. Et nous tremblons de peur d'attraper cette saleté de virus. Tout le monde tremble et surtout ceux qui de toute façon font déjà tout ce qu'il faut pour ne pas être contaminé. Les autres s'en balancent et continuent à vivre comme si de rien n'était. Bien sûr parfois, je suis prise en défaut. Mais parce que je suis tellement enfermée chez moi que je n'y pense pas. Ce n'est pas un choix de ma part. Oui, il m'arrive d'oublier de mettre mon masque avant de rentrer dans un hypermarché. Et le vigile me le rappelle en souriant. Faut croire que je ne ressemble pas vraiment à une délinquante ;-) Je l'ai dans mon sac, suffit de l'enfiler. J'en ai un dans chaque poche de veste, un dans chaque sac, un dans chaque sac à dos de balade, un dans chaque boite à gants de voiture. En même temps, le masque, on nous a tellement dit que c'était pour protéger les autres...de quoi donc je devrais les protéger? Ne vaudrait-il pas mieux fournir à tout le monde un masque qui protège la personne qui le porte? On a l'impression en France de palier rapidement dès qu'un problème se présente mais de ne pas chercher à anticiper. En France ou partout ailleurs d'ailleurs. Mais ce n'est pas de ça que je voulais vous parler. On a peur pour soi, mais on a bien plus peur pour chaque membre de sa famille qu'on juge plus fragile que soi. Depuis l'apparition du virus, dans la famille, nous nous inquiétons pour notre mère, grand-mère, arrière grand-mère. En fait il s'agit de la même personne ;-) Elle vit en Ehpad. Cet été, début août, quand nous avons été libérés et que nous avons eu l'impression que tout était fini, nous sommes allés lui rendre visite. Tous ensemble. Peut-être était-ce la dernière fois que c'était possible tous ensemble...nous n'avons pas eu l'impression de lui faire prendre un risque, mais plutôt de lui faire une belle surprise qui l'aiderait à se faire de beaux souvenirs. C'était tellement rare, voire impossible, que nous puissions lui rendre tous visite en même temps.
Nous avons obtenu l'autorisation à condition de rester à l'extérieur, avec un masque, assis et suffisamment espacés, et pas trop longtemps. Puis, le 15 août, elle est tombée et s'est cassé le fémur. Voilà qu'il fut à nouveau compliqué d'aller la voir puisqu'elle était hospitalisée. Fin septembre, elle est retournée à la maison de retraite. Elle a dû subir à nouveau une semaine de confinement dans sa chambre vu qu'elle venait de l'extérieur. Du coup, nous n'avons pas pu lui rendre visite pour son anniversaire. Nous sommes allés la voir début octobre. Puis, le virus ayant repris du service, nous nous sommes abstenu de visite pour la protéger. Au mois de décembre, le virus a franchi les portes de l'éhpad épargné jusque là. Nouveau confinement. Son étage a été réquisitionné pour regrouper les cas positifs. C'est ainsi que petit à petit, elle a déménagé plusieur fois de chambre à mesure que le nombre de cas grandissait. Tout ça dans le but de la mettre à l'abri. Mais trop de gestes barrières tuent la barrière. Ce qui devait arriver arriva. A Noël (le Père Noël ne manque pas d'humour noir), alors que l'épidémie semblait avoir cessé puisqu'il n'y avait plus de cas positifs, alors qu'ils venaient de la changer de chambre une fois de plus, le virus lui a rendu visite. Elle a commencé par avoir mal au dos, puis elle s'est mise à tousser. Premier test qui s'avère négatif 2 jours après les premiers symptomes. Puis la toue a cessé. Comme elle avait des soucis intestinaux, nouveau test qui cette fois-ci est positif. Vu qu'elle continue à s'habiller toute seule, qu'elle mange, qu'elle tricote, qu'elle ne ressent aucune fatigue, qu'elle n'a ni fièvre ni maux de tête, nous ne nous inquiétons pas outre mesure. On a passé quasi une année à avoir peur qu'elle attrape ce fichu virus. Maintenant, elle l'a et parait lutter convenablement contre. On a presque l'impression de ressentir une espèce de soulagement maintenant qu'on est mis devant le fait acompli. Je sais qu'elle n'est pas à l'abri d'un coup de plus mal et j'ai quand même tous les jours peur qu'on m'annonce une mauvaise nouvelle. Mais au moins, là, on sait à quoi s'en tenir...et puis, tout le monde n'en meurt pas de s'être confronté à la covid...et surtout, ce qui ne tue pas rend plus fort...mais bien sûr, on ne va pas vendre la peau de la covid avant de l'avoir tuée. Chaque jour qui passe sans qu'elle aille plus mal est un jour de gagné.
Après bien des tergiversations, oscillant entre crainte et raison, elle avait décidé de se faire vacciner. Pour le coup la question ne se pose plus...